Cette façade, de style « saintongeais », est divisée en deux registres :
Celui du bas, premier registre, comprend le portail encadré de fausses baies (en plein cintre) avec archivoltes. Les retombées se font sur des pilastres cantonnés de colonnettes à chapiteaux sculptés (entrelacs, animaux, personnages). Un cordon saillant souligne le passage au second registre.
Celui du haut, deuxième registre, est composé de trois arcs aveugles en plein cintre retombants sur des pilastres cantonnés de colonnettes à chapiteaux sculptés. Sous chaque arc, on a logé un haut relief.
Sous l’arc nord, on peut deviner un animal couché figurant un bœuf (Saint Luc)
Sous l’arc central, on peut découvrir un personnage assis, en gloire, dont l’extraordinaire visage « roman » masque une croix. La finesse du drapé atteste la virtuosité et la richesse ornementale de la sculpture romane. De part et d’autre de cette figure hiératique, on peut apercevoir, à sa gauche, un personnage sans tête tenant un livre ouvert entre ses mains (l’Evangéliste Saint Marc) et à sa droite un autre personnage tenant un livre fermé (Saint Jean)
Sous l’arc Sud, on peut voir un ange pointant et regardant la figure centrale (Saint Matthieu)
Une archivolte sculptée orne l’ensemble.
Au dessus court une corniche reposant sur douze modillons.
L’ancien pignon roman a disparu pour être remplacé, au XVIII siècle, par un clocher-mur à ailerons, percé d’une baie contenant la cloche.
Au XV siècle, l’église, en fort mauvais état, devenue le siège d’une précepterie (dépendant de la Commanderie de Chante-Géline) fut prolongée à l’Est par trois travées avec chœur à chevet plat. Son voûtement ogival a malheureusement disparu, comme l’atteste la visite pastorale de 1688 où il est fait mention du « sanctuaire et nef sans lambris,… ni vitre… ». Les élégantes baies à remplages flamboyants participent à la richesse architecturale de l’édifice.
On notera enfin, sur la face méridionale de l’église, le portail à fronton typique du XVII siècle.
Certainement à la fin du XIX siècle, on changea quelques pierres du registre inférieur de la façade occidentale ; lors de cette restauration, on « ancra » également la façade à la nef, comme l’attestent les tirans métalliques visibles en façade.
A la suite d’une « certaine » lecture de Vatican II, la nef fut dés-enduite pour satisfaire à la mode de la « pierre apparente » de cette fin du XX siècle.
Dans les années 1980, les parties non inscrites à l’inventaire furent restaurées et le vitrail est alors occulté, fut réouvert dans son cadre gothique aux magnifiques remplages de pierres flamboyants, (XVème siècle).
Enfin la restauration de la façade occidentale fut menée à bien en 2003-2004, avec la participation des monuments historiques, de l’Etat, de la Région et du Département sous la direction de maîtrise d’œuvre de Monsieur René Colonel, architecte des bâtiments de France.